Pour ce long WE de Pâques prévu de longue date au refuge de Presset une question se pose : quelles sont les conditions de neige dans le Beaufortain aujourd’hui ? « Hé ben, pas tant pi », mon bon monsieur !
Certes le départ dans le vallon de l’Ormente se fait skis et raquettes sur le dos mais rapidement des bandes de neige permettent de s’alléger.
Le refuge de la Balme passé, il se met à « neigeoter ». Pas gênant pour progresser vers ce refuge que nous finissons par apercevoir. Mais on le voit de loin le bougre ! Nous ne sommes pas arrivés. Sans compter que devant le dernier raidillon les skieurs prennent à droite et montent tranquillement. Tandis que des « illuminés » en raquette se dirigent vers la gauche dans une jolie pente, bien raide, qu’Eric pour corser la chose va attaquer dans le dévers et se trouver bientôt bloqué. Non loin de là Nicole ahane dans ce passage, heureusement et généreusement soutenue par le Saint Bernard de service, Bernard Mathieu.
Tout le monde finit par arriver et nous découvrons ce refuge dernière génération. Chaleur, lumière et simplicité de la salle avec sa table unique toute en longueur pour 30 personnes sont les premières impressions.
Après une légère collation certains repartent dans l’après midi vers le petit col du Grand Fond. Pendant que d’autres choisissent le farniente. Les skieurs tentent de repérer l’itinéraire du col de la Nova en prévision de leur rando du lendemain. Pendant ce temps les raquetteurs se promènent sur les crêtes prolongeant le col. La visibilité se réduisant, c’est le retour vers le refuge.
L’heure est venue de battre les cartes. Quatre joueurs entament une belote calme, studieuse et essaient de se concentrer à côté d’une autre équipe lancée dans une partie de tarot à cinq enthousiaste.
Le moment, tant attendu en refuge, du repas du soir arrive enfin. Nicolas le gardien nous fait patienter car il attend une équipe de six personnes venant reprendre une plaque du toit arrachée par une tempête cet hiver.
Nous avons droit à la spécialité de Nicolas, les pâtes à la carbonara. Mamma mia ! Il n’est rien resté dans les plats généreusement servis. Et on passe sur le reste jusqu’au vin, excellent.
Nous pensons que cela va nous permettre de dormir du sommeil du juste. Que nenni…Les six loustics du toit décident de faire la fête. Le refuge a beau être tout neuf l’insonorisation n’est pas à la hauteur du chambard proposé par nos voltigeurs. Bref certains ont patienté jusqu’à deux heures du matin avant de trouver la quiétude prévue.
Dimanche. Au matin, belle surprise. Ciel magnifique et la Pierra Menta s’offrant au soleil domine le vallon menant au refuge.
Sur les quinze personnes participantes au WE il y a neuf skieurs et six raquetteurs. Cela nous permet de former deux groupes homogènes avec des objectifs différents.
Les skieurs partent dans un long périple concocté par le staff technique : Pierre, Yves et Babeth. Premier objectif le col de la Nova atteint par une belle pente longue et soutenue. Tous profitent d’une superbe descente sauf Pierre et Jean qui prennent une combe parallèle plus raide sur la fin. Malheureusement au bas de la pente Jean se blesse et se trouve contraint de rentrer au refuge cahin- caha. Il a l’insigne honneur ( dont il se serait bien passé d’être le premier blessé sérieux du club dans un WE ski ) pas de chance !
Après cet incident nos skieurs affamés de poudreuse se dirigent vers une nouvelle pente à gravir pour franchir la brèche de Parozan et basculer du côté Roselend. Afin de ne pas trop descendre Babeth ( tête chercheuse ) leur a déniché un petit couloir qu’ils remontent ski sur le sac. S’en suit une longue traversée menant au col Bresson sous la Pierra Menta. Certains soulagés aperçoivent le refuge tout proche mais qui demande encore un dernier effort pour le rejoindre. Ouf ! Merci le staff technique pour ce tour de toute beauté.
Du coté des raquetteurs ? Pas de stress, journée tranquille. Démarrage en douceur permettant aux skieurs de prendre le large et de nous faire la trace. Merci à eux. Le passage du col est magique : séance admiration devant le massif du Mont Blanc qui domine tout le paysage. Superbe. Deuxième séance admiration en regardant nos amis skieurs tracer des lignes parfaites dans l’ascension de la Nova. Après cela séance « tricotage » en fond de vallon dans la combe de la Neuva. Plaisir de prendre son temps et de savourer ce décor majestueux. Pour le retour nous passons à quatre le col du Grand Fond et profitons de la neige excellente pour de belles descentes.
Fin d’une belle matinée qui se prolonge au refuge avec cerise sur le gâteau, l’anniversaire de Nicole qui l’avait justement préparé, le gâteau, et fait porter par son sherpa favori, Eric. Merci à eux.
Dans l’après midi nos sympathiques voltigeurs du toit terminent leur réparation et quittent leur ami Nicolas pour rejoindre la vallée. Bon retour à eux. Nous, nous pourrons mieux dormir cette nuit…
Lundi matin jour de retour pour nous aussi, le ciel est bien bas et il neige doucement. Nous avons comme d’habitude tiré des plans sur la comète et cela semble mal parti.
Mais le premier souci est de savoir comment Jean va pouvoir descendre. Il choisit de partir sur les skis à vitesse réduite en suivant Pierre jusqu’au refuge de la Balme. Là, c’est Jeannot qui se dévoue pour l’accompagner dans le vallon de l’Ormente.
Pour le reste du groupe le petit miracle se produit au niveau du refuge de la Balme. Le ciel se dégage et la vue sur le magnifique vallon menant au col du Mont Rosset est trop tentante. C’est reparti pour 300m de montée sur un itinéraire immaculé où le soleil joue avec le brouillard créant des ambiances particulières.
Au col du Rosset les skieurs partent vers la pointe de Cerdosse avant d’entamer une descente de rêve. Merci la neige tombée ces derniers jours.
Pour les six raquetteurs le jeu de la descente consiste à rejoindre le chalet du Mont Rosset en faisant un peu les sangliers à travers les avalanches de fonte, les pentes herbeuses et grasses, bref une descente de rêve de raquetteurs.
Un bien beau WE vécu dans des vallons superbes et tranquilles ( nous n’avons rencontré personne pendant trois jours ).
Une pensée pour ceux qui devaient participer et qui se sont blessés peu avant le WE. Bon rétablissement à eux ainsi qu’à Jean.
Pour tous ceux qui désireraient découvrir le Beaufortain cet été, poussez jusqu’à Presset, il est gardé par Nicolas, sympathique gardien, pas rancunier, excellent cuisinier, cool et plein d’humour.
Dernière chose à signaler, sur le groupe de quinze, il y avait cinq nouveaux venus ce qui n’est pas arrivé souvent. Bienvenue donc à Bernard et Pascale les montaudins, Emmanuelle et Mustapha les nouveaux veurois et Jean déjà vu du côté du gymnase Lafaille.